Le déploiement d’un affichage environnemental (AE) pour les produits alimentaires devrait se mettre en place, dans une démarche volontaire dans un premier temps, d’ici la fin de l’année 2024.
L’affichage environnemental, c’est cette note apposée sur un produit et qui va refléter le coût environnemental du produit vendu. Plus le résultat est élevé et plus le coût environnemental est élevé.
Quel est l’objectif de l’affichage environnemental ? Comment sera calculé ce score pour les produits alimentaires ? Qu’est-ce que Sami vous propose pour vous accompagner dans le déploiement de cet affichage ? On fait le point.
1. L’affichage environnemental, objectifs et calendrier
1.1 Définition et objectifs
L’affichage environnemental, selon la définition de l’Ademe, c’est un indice de coût environnemental, destiné à informer les consommateurs de l’impact environnemental des produits ou des services qu’ils consomment.
L’affichage environnemental est calculé sur l’ensemble du cycle de vie du produit concerné, suivant une méthodologie commune et définie par l’Etat, nous y revenons juste après dans le chapitre consacré justement à la méthode de calcul.
Le déploiement de l’affichage environnemental doit permettre de répondre à 3 grands objectifs, comme l’a rappelé le gouvernement en mars 2023 :
- informer le consommateur sur l’empreinte environnementale des produits afin qu’il puisse faire un choix d’achat éclairé et orienté vers une meilleure performance environnementale.
- encourager l’écoconception chez les fabricants, c’est-à-dire encourager les marques à concevoir de manière plus responsable leurs produits.
- réduire l’impact environnemental des secteurs concernés par l’affichage environnemental.
1.2 Calendrier de déploiement dans l’alimentaire
La loi Climat et résilience d’août 2021 a rendu obligatoire la mise en place de l’affichage environnemental.
4 secteurs sont concernés : le textile, l’alimentaire, les cosmétiques et l’ameublement.
L’article 2 de cette même loi prévoyait alors une phase d’expérimentation pour une durée maximale de 5 ans, soit jusqu’en 2026.
Mais l’alimentaire fait partie, avec le textile, des deux secteurs qui ont été jugés prioritaires par le gouvernement. Le calendrier avait donc été avancé avec un déploiement dès le 1er janvier 2024 dans un cadre volontaire avant une mise en oeuvre obligatoire dès 2025.
Néanmoins, la construction de la méthode de calcul a été plus longue que prévu. Celle qui sera appliquée pour l’affichage environnemental dans le textile a été dévoilée par le ministère de la transition écologique en avril 2024 et la méthode pour les produits alimentaires n’a pas encore été validée définitivement.
Le calendrier précis de déploiement est donc encore à confirmer.
2. La méthode de calcul de l’affichage environnemental dans l’alimentaire
Précisons tout de suite que la méthode de calcul de l’affichage environnemental pour le secteur de l’alimentaire n’a pas été présentée officiellement. Les travaux se poursuivent encore.
Ce que nous vous présentons reflète l’état actuel des discussions et ce qui est rapporté sur la plateforme Ecobalyse, un simulateur lancé par l’Etat pour accompagner les différents acteurs sur le sujet de l’affichage environnemental.
Comme pour le secteur du textile, la méthode de calcul repose sur l’ACV, l’analyse de cycle de vie. Pour rappel, l’ACV est une méthode de quantification des impacts sur l’environnement d’un produit ou d’un service en prenant en compte toutes les étapes de son cycle de vie : de la production des matières premières jusqu’à la fin de vie en passant par la fabrication ou le transport.
Plus précisément, la méthodologie des ACV est celle de la PEF, la Product Environmental Footprint, développée par la Commission européenne. La PEF comprend 16 indicateurs d’impacts environnementaux :
Cet outil ACV avec la méthodologie PEF est le socle de la méthode de calcul de l’affichage environnemental et va permettre de prendre en compte les impacts environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie des produits alimentaires, depuis la production des matières agricoles brutes jusqu’à leur consommation.
Plusieurs corrections ont été apportées afin d’améliorer la précision de certains indicateurs, notamment ceux sur les pesticides et sur la prise en compte de la toxicité dans l’ACV.
Ainsi, les équipes de l’ADEME ont, par exemple, mis à jour les concentrations de métaux dans les fertilisants organiques. On retrouvait ainsi des concentrations importantes de plomb et de mercure mais qui reflétaient la réalité des années 80, plus celle d’aujourd’hui. Les concentrations ont été revues dans les données d’Agribalyse, baissant significativement les impacts de toxicité sur les produits utilisant des fertilisants organiques (produits biologiques notamment).
Les impacts du soufre et du cuivre ont été corrigés également.
Sur les pesticides conventionnels, les équipes de l’Ademe considèrent que la toxicité associée est sous-estimée dans les indicateurs PEF en raison d’une non prise en compte des effets sur les pollinisateurs, sur la biodiversité des sols ou encore sur le mélange des molécules. Pour refléter une toxicité organique plus juste, l’Ademe a proposé d'appliquer un facteur 2 sur les indicateurs de toxicité organique.
De plus, certains impacts environnementaux et certaines externalités positives permises par des pratiques agricoles ne sont pas bien pris en compte par les indicateurs PEF.
Voilà pourquoi 3 compléments hors ACV sont envisagés :
- la diversité agricole
- la quantité d’infrastructures agroécologiques
- les conditions d’élevage
Ces 3 compléments se traduisent sous la forme de bonus pour venir valoriser ces bonnes pratiques agricoles et ainsi réduire le score d’impact issu de l’ACV.
Voici en détail ce que contiennent ces compléments :
- la diversité agricole
On entend par la diversité agricole la diversité des cultures (assolement diversifié), la longueur de rotation des cultures mais aussi la diversité des productions (présence de polyculture élevage, densité et taille des cheptels).
Ces pratiques participent à la biodiversité territoriale (continuités écologiques ou limitation de la fragmentation des habitats par exemple) mais aussi à la résilience territoriale (lutte contre l’érosion des sols ou résilience face aux aléas climatiques par exemple).
- la quantité d’infrastructures agroécologiques
Il s’agit ici des éléments du paysage et des habitats semi-naturels situés à proximité des cultures : haies, bosquets, mares, prairies, bandes enherbées, zones humides ou encore arbres.
Ces habitats permettent là aussi de contribuer à la résilience territoriale et à la biodiversité territoriale en assurant la présence d’habitats naturels ou semi-naturels, des continuités écologiques, des zones refuges…
- les conditions d’élevage
Sont pris en compte dans cet indicateur la surface de parcours en extérieur dont disposent les animaux par exemple, le temps passé en extérieur ou la densité du cheptel.
Le bonus pour les conditions d’élevage n’est activé que pour les produits d’origine animale. Sinon, il est à 0.
Afin de déterminer la valeur du bonus, le complément conditions d’élevage pourrait être déterminé en fonction des labels de production et des groupes de production (grandes cultures, élevages ruminants…).
Ces 3 bonus pourraient être corrélés avec la surface agricole mobilisée.
Le résultat final permet de déterminer un score bonus qui vient réduire le score d’impacts obtenu avec les indicateurs ACV.
3. Le calculateur Sami pour l’affichage environnemental alimentaire
Afin de permettre aux entreprises de l’industrie agro-alimentaire de déployer l’affichage environnemental sur leurs produits et donc à grande échelle, nous avons construit, avec nos consultants spécialisés en ACV et notre équipe expertise, un calculateur qui permet de définir le score d’impacts pour chaque produit en fonction des données qui sont entrées par l’entreprise.
Voici un aperçu de cet outil dédié à l’affichage environnemental :
Cet outil permet ainsi d’obtenir le score final qui sera à apposer sur l’affichage environnemental.
Le calculateur intègre les données d’Agribalyse ainsi que celles de la base Ecoinvent.
Il offre deux avantages majeurs comparés à l’outil en ligne Ecobalyse lancé par le gouvernement :
- il permet d’abord une bien plus grande précision dans le calcul du score final grâce au déploiement d’un nombre de paramètres plus important que dans Ecobalyse, sur les procédés, la logistique et les modes de transport ou encore l’utilisation. Il permet aussi de spécifier des données issues des producteurs ou des fournisseurs.
- il est possible grâce à ce calculateur de traiter en masse un catalogue complet de produits en intégrant toutes les données plutôt que de traiter produit par produit, et de connecter les résultats d’impact par produit à ceux à l’échelle de votre entreprise (Bilan Carbone®)
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4. Comment financer l’affichage environnemental alimentaire ?
Il n’existe pas de subventions pour financer le déploiement de l’affichage environnemental à proprement parler.
Néanmoins, vous l’avez compris, le calcul du coût environnemental et donc du score qui sera affiché repose sur une analyse de cycle de vie du produit et donc sur tous les impacts environnementaux engendrés par le produit en question.
Travailler sur la réduction de l’impact environnemental de ses produits va donc nécessairement permettre d’améliorer les notes dans le cadre de l’affichage environnemental.
Et il existe justement un dispositif dédié à l’écoconception : il s’agit du Diag Ecoconception.
Ce programme d’accompagnement à destination des entreprises est subventionné par l’Ademe et mis en oeuvre par BpiFrance.
L’accompagnement dure entre 6 et 8 mois et comprend :
- Une analyse du contexte, définition du périmètre et des enjeux
- Une sensibilisation à l’écoconception et la formation d’un référent écoconception
- La réalisation d’une évaluation environnementale basé sur l’Analyse de Cycle de Vie (ACV)
- L’identification des leviers d’écoconception
- La préparation à la mise en œuvre d’un plan d’action
Les PME de moins de 250 salariés et avec un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ou un total de bilan inférieur à 43 millions d’euros sont éligibles.
Le coût de la prestation est de 18 000€ HT mais il est largement réduit grâce aux subventions :
Plusieurs de nos consultants sont référencés par la BPI comme des experts Diag Ecoconception et peuvent donc vous accompagner dans ce programme.
Découvrez notre offre dédiée à l’écoconception et à l’affichage environnemental.
Sami vous accompagne dans le déploiement de votre affichage environnemental
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