Les impacts, risques et opportunités, appelés IRO, sont au cœur de la construction du rapport de durabilité pour les entreprises.
En effet, les ESRS, les normes européennes de reporting, spécifient ce que les entreprises doivent publier sur les impacts, risques et opportunités importants.
Autrement dit, c’est sur la base de l’analyse de la matérialité des IRO que l’entreprise peut statuer sur la matérialité de ses principaux enjeux de durabilité et donc sur les informations qu’elle va devoir faire figurer dans son rapport extra-financier.
Que recouvrent les impacts, risques et opportunités ? Comment établir la liste des IRO à analyser ? Comment réaliser la cotation des IRO ? Comment Sami vous accompagne sur les IRO ? On vous explique tout dans cet article.
1. Qu’est-ce que sont les IRO ?
Les ESRS décomposent les impacts (aussi appelés incidences), risques et opportunités en deux volets :
- Les impacts
Il s’agit des impacts positifs et négatifs, réels ou potentiels, en matière de durabilité et qui sont liés aux activités de l’entreprise. Ce qui correspond à la matérialité d’impact.
- Les risques et opportunités
Il s’agit cette fois des risques et opportunités financiers de l’entreprise générés par l’environnement économique, social et naturel. On parle de matérialité financière.
Les IRO sont indissociables d’une étape cruciale du rapport de durabilité : l’analyse de double matérialité.
Lors de cette analyse de double matérialité, la première phase, c’est de dresser la liste des enjeux matériels potentiels de l’entreprise. Pour cela, l’entreprise peut s’appuyer d’abord sur la liste des enjeux fournie par l’EFRAG elle-même et que l’on trouve dans l’ESRS 1, AR 16 (page 26 de ce document), avec les thèmes, sous-thèmes et sous-sous-thèmes qui doivent être considérés par l’entreprise.
Cette liste doit être complétée par une analyse documentaire permettant d’identifier des enjeux spécifiques à l’entreprise grâce à des documents internes, une analyse de son secteur d’activité ou un benchmark des enjeux sélectionnés par les concurrents de l’entreprise. L’analyse des cadres volontaires sectoriels publiés par le Sustainability Accounting Standards Board (SASB), la Global Reporting Initiative (GRI) ou le Morgan Stanley Capital International (MSCI) est également recommandée.
C’est à partir de ces enjeux matériels potentiels qu’apparaissent les IRO. Autrement dit, on descend encore d’un cran dans le détail de l’analyse.
Exemple, dans le thème “Changement climatique”, sous-thème “Atténuation du changement climatique”, plusieurs IRO peuvent être répertoriés :
- impact des émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise sur le climat
- impact des émissions du scope 3 sur l’entreprise
- risque de marché liées aux émissions de l’entreprise : risque de réputation auprès des clients, sur les autres parties prenantes, risque financier vis-à-vis des investisseurs
- risque réglementaire
- risque si l’entreprise n’a pas d’objectifs compatibles avec la limitation du réchauffement climatique à 2 degrés
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2. Comment déterminer la matérialité des IRO ?
Une fois les IRO identifiés, il faut déterminer leur matérialité.
Pour cela, les ESRS ont défini des critères d’évaluation. Ils sont différents entre d’un côté les impacts et de l’autre côté les risques et opportunités.
2.1 Pour les impacts
Les impacts peuvent être positifs ou négatifs, réels ou potentiels. Les critères diffèrent quelque peu selon la nature de l’impact.
Pour les impacts négatifs, c’est la gravité de l’impact qui est évaluée ainsi que sa probabilité d'occurrence pour les impacts potentiels.
Le critère de gravité de l’impact dépend lui-même de 3 critères :
- son ampleur : quelle est l’importance ou la gravité de l’impact ? Sur les droits humains ou sur l’environnement par exemple.
- son étendue : quelle est la portée de l’impact ? Par exemple l’étendue des dommages environnementaux
- et son caractère irrémédiable : dans quelle mesure l’impact peut être réparé ? Est que les dommages environnementaux peuvent être restaurés et dans quelle mesure l’environnement peut-il revenir à une situation au moins équivalente à celle constatée avant l’impact négatif ?
Pour les impacts positifs, seules l’ampleur et l’étendue de l’impact sont évaluées, ainsi que sa probabilité d’occurrence pour les impacts potentiels.
2.2 Pour les risques et opportunités
Pour évaluer la matérialité financière, deux critères sont à prendre en compte :
- l’ampleur potentielle des effets financiers sur la base de seuils appropriés
- la probabilité d’occurrence
Cette analyse doit se faire à court, moyen et long terme.
L’entreprise doit ensuite construire une échelle de cotation. C’est ce qui va permettre de quantifier, pour chaque critère et sur chaque IRO, l’importance ou non de cet IRO.
L’EFRAG n’impose pas une échelle de cotation unique. C’est à l’entreprise de choisir son échelle: de 0 à 3 par exemple, de 1 à 4 ou encore de 1 à 5.
Et il faut ensuite coter tous les IRO. Concrètement, cela veut dire qu’il faut appliquer une note pour chaque critère d’évaluation.
Par exemple, pour un impact négatif potentiel, est-ce que l’ampleur attendue est très faible (0) ou majeure (3) ? Est-ce que l’étendue attendue est très faible (0) ou majeure (3) ? Etc. Et répéter cet exercice pour chaque critère. Ce qui donne un score final.
L’entreprise détermine enfin des seuils au-delà desquels les IRO sont considérés comme matériels. Là encore, l’EFRAG n’impose pas de méthodologie mais l’entreprise doit être en mesure de pouvoir expliquer comment ces seuils ont été définis et appliqués.
Sur la cotation des IRO, les ESRS n’obligent pas à consulter les parties prenantes. Néanmoins, le paragraphe 24 de l’ESRS 1 précise bien que l’engagement des parties prenantes est un élément important dans la qualité de l’évaluation de la matérialité puisque celles-ci vont vous aider à déterminer la gravité et la probabilité des IRO. La consultation des parties prenantes, internes et externes, peut se faire durant l'exercice de cotation et à la fin de celui-ci afin de confirmer ou réajuster les scores de matérialité.
2.3 Des IRO aux enjeux de matérialité
Rappelons que l’objectif de la cotation des IRO est bien de déterminer si ces IRO sont matériels ou non.
L’entreprise peut avoir plusieurs dizaines, 50 ou 60, d’IRO matériels. Elle peut alors en agréger plusieurs et les regrouper au sein d’un même enjeu. Par exemple tous les IRO liés au thème du changement climatique vont être regroupés dans l’enjeu de matérialité “changement climatique”.
Cela permet ensuite d’avoir une matrice de double matérialité beaucoup plus lisible avec par exemple une dizaine d’enjeux et non plusieurs dizaines d’IRO.
3. Quelles exigences de publication sur les IRO ?
3.1 Le processus d’identification et d’évaluation des IRO
C’est ce que les ESRS appellent l’exigence de publication IRO-1.
Les entreprises doivent publier dans leur rapport de durabilité les informations sur la procédure qui leur a permis d’identifier les impacts, risques et opportunités et de statuer sur leur matérialité.
Concrètement, voici les principales informations attendues :
- une description de la méthodologie et des hypothèses utilisées dans la procédure
- une vue d’ensemble de la procédure utilisée pour identifier, évaluer, classer par ordre de priorité les IRO
- la manière dont cette procédure est intégrée dans le processus global de gestion des risques de l’entreprise
- les sources des données utilisées, le rayon d’action couvert et les données utilisées dans les hypothèses
- et si et comment la procédure a changé par rapport à la période de référence antérieure, le moment où elle a été modifiée pour la dernière fois et les prochaines dates de révision de l’évaluation de l’importance
3.2 La publication de la liste des enjeux matériels
C’est ce que les ESRS appellent l’exigence de publication IRO-2.
Il s’agit pour les entreprises de publier la liste des exigences elles-même publiées dans le rapport de durabilité suite à l’analyse de double matérialité.
Cette liste peut se présenter sous la forme d’une table des matières qui précisera les numéros de pages ou de paragraphes où se trouvent les informations dans le rapport et qui indiquera “non matériel” pour les enjeux considérés comme non matériels après l’analyse de matérialité.
Est attendu également un tableau de tous les points de données qui découlent d’autres actes législatifs de l’UE.
Enfin, si l’entreprise a décidé que le changement climatique n’était pas un enjeu matériel et donc qu’elle omet de publier les informations attendues dans l’ESRS E1 Changement climatique, elle doit publier une explication détaillée des résultats de son analyse de matérialité sur cet enjeu, en y incluant une analyse prospective des conditions qui pourraient l’amener à conclure ultérieurement que le changement climatique est un enjeu matériel.
Pour le détail des exigences IRO-1 et IRO-2, vous pouvez consulter les pages 51,52 et 53 de ce document.
4. Ce que propose Sami sur l’identification et l’analyse des IRO
Notre module CSRD intégré à notre plateforme et l’expertise de nos cabinets de conseils partenaires spécialisés dans la durabilité et le reporting ESG nous permettent de vous proposer un accompagnement sur mesure sur la CSRD, et notamment sur l’étape d’identification et d’évaluation des IRO.
4.1 Sur l’identification des enjeux
Notre logiciel permet dans cette première étape de cartographier l’ensemble de vos parties prenantes (collaborateurs, clients, fournisseurs…) et d’adapter le référentiel ESRS à votre situation. La liste des enjeux de durabilité, détaillée en thèmes, sous-thèmes et sous-sous-thèmes, fournie par l’EFRAG est intégrée à notre plateforme. Vous n’avez plus qu’à paramétrer l’outil pour l’adapter à vos enjeux et ensuite créer à chaque fois des IRO.
4.2 Sur la cotation des IRO
Notre logiciel permet notamment :
- D’évaluer facilement vos IRO
Vous déterminez la cotation de vos IRO en fonction des critères attendus par l’EFRAG et le logiciel calcule automatiquement le score de matérialité de chacun des IRO et des enjeux de matérialité associés aux IRO. La grille d’évaluation repose sur les standards de l’EFRAG.
L’exercice commence avec une réunion sur site avec nos consultants et les personnes en charge du projet CSRD de l’entreprise afin de vous donner les clés de la cotation des différents impacts, risques et opportunités.
Nos consultants suivent cette étape avec vous, examinent une première fois les résultats de la cotation (avant des rectifications si besoin) et préparent le tableau récapitulatif des IRO matériels, le livrable requis par l’ESRS 2.
- De solliciter vos parties prenantes
Comme évoqué précédemment, les ESRS n’imposent pas aux entreprises de mettre en place un dialogue avec les parties prenantes pour l’analyse de double matérialité mais c’est toutefois grandement recommandé afin de garantir l'exhaustivité et la qualité de votre évaluation.
Voilà pourquoi notre logiciel permet d’interroger simplement et efficacement les parties prenantes que vous aurez identifiées. Des modèles de questionnaires prêts à l’emploi et pensés pour la CSRD sont intégrés. Mais vous pouvez également définir vos questionnaires personnalisés avec une multitude de champs disponibles. Enfin, le logiciel agrège et analyse automatiquement les réponses de vos parties prenantes afin d’enrichir la cotation de vos IRO.
C’est sur la base de l’évaluation de matérialité des IRO que notre logiciel fournit ensuite automatiquement une matrice de double matérialité afin de pouvoir visualiser vos enjeux matériels.
Nos consultants préparent par ailleurs le rapport de matérialité afin de détailler la méthodologie suivie durant cette analyse de double matérialité et les résultats obtenus (livrable requis dans l’ESRS 2) et préparent un tableau récapitulatif des enjeux matériels, des exigences de publication et des datapoints qui seront à intégrer au rapport.
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Nos autres contenus sur la CSRD :
- CSRD : comment réussir son analyse de double matérialité ?
- L’ensemble des datapoints de la CSRD : Sami : CSRD - ESRS Data Points.
- CSRD : tout comprendre à la norme ESRS E1 sur le changement climatique
- Construire un plan de transition aligné avec la CSRD
- Les normes ESRS : comprendre les critères de reporting européens
- Les 25 questions que toutes les entreprises se posent sur la CSRD
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